Bonjour! Je suis une auteure et illustratrice de livres jeunesse. Je vis au Canada et j’écris en français et en anglais. J’ai publié plus d’une cinquantaine de livres. J’aime aussi offrir gratuitement des bandes dessinées à imprimer pour aider les profs et les parents à aborder certains sujets avec leurs enfants, comme la diversité, le consentement, les stéréotypes de genre, la tolérance, la protection de l’environnement, etc. Vous trouverez tout ça dans ma boutique.

Ceci n’est pas une « guerre ».

Ce n’est pas non plus un « conflit ». Ce soldat n’est pas en train de se « défendre ». Cette petite fille n’est pas une « terЯoriste ». Ceux qui veulent vous faire croire que nous assistons à une guerre ordinaire sont des gens qui reçoivent de l’argent ou gardent le pouvoir en échange de leur complicité avec le gouvernement d’extrême-droite ultra-violent d’Israël, qui affiche clairement son objectif de massacrer le plus d’Arabes possible pour leur prendre leur territoire.

Comment élever des enfants ouverts à la différence?

Parler de justice sociale aux enfants sans les décourager ni les déprimer peut sembler être une tâche délicate, mais c’est crucial dans le monde d’aujourd’hui. Nous aimerions cultiver un sens de l’empathie et de l’équité sans les exposer aux horreurs de tous les jours qui nous empêchent de dormir, nous, les grands.

Comment enseigner la justice sociale de manière engageante et inspirante, en mettant l’accent sur la positivité et la responsabilité ? Comment pouvons-nous motiver les enfants à apporter un changement positif  dans le monde qui les entoure? Voici quelques stratégies :

1- Favoriser les conversations ouvertes

Ouvrez la porte à des discussions adaptées à leur âge sur des questions comme le racisme, le sexisme, la pauvreté et d’autres formes de discrimination et d’inégalité. Posez des questions pour comprendre leurs perspectives, partagez vos propres opinions et encouragez la pensée critique.

2- Les exposer à la diversité

Faites-vous des amis issus de milieux divers et exposez vos enfants à différentes cultures à travers des livres, des films, des musées, etc. Ça aide à développer l’empathie pour les gens qui vivent des réalités différentes.

3- Donner l’exemple

Modélisez un comportement inclusif, exprimez-vous contre l’injustice et participez à des causes qui vous touchent. Les enfants apprennent beaucoup en observant les actions de leurs parents. Et les manifs, avec la musique et les slogans, c’est une expérience inoubliable pour un enfant!

4- Enseigner l’engagement citoyen

Donnez à vos enfants le pouvoir d’utiliser leur voix en trouvant des moyens par lesquels ils peuvent faire une différence, comme écrire des lettres aux élus, créer de l’art ou rejoindre des organisations de jeunes qui abordent les problèmes sociaux.

5- Mettre en avant des modèles divers

Présentez à vos enfants des personnes de différents genres, races, capacités, etc. qui ont un impact positif. Cela élargit leurs perspectives sur qui peut être un leader et un catalyseur de changement.

6- Aborder les préjugés et les stéréotypes

Aidez vos enfants à reconnaître leurs propres biais inconscients et les stéréotypes sociaux. Fournissez des contre-récits qui remettent en question les croyances limitantes sur différents groupes.

 

C’est mon corps: un livre pour enfants sur la diversité corporelle

Dans un monde où les normes de beauté sont souvent dictées par des idéaux irréalistes, il est crucial d’enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge l’amour et le respect de la diversité des corps. Chaque enfant est unique, avec son propre corps et son apparence, et c’est une richesse que j’avais envie de célébrer dans ce livre.

En inculquant aux enfants l’amour et le respect de cette diversité, je souhaite les aider à accepter et à apprécier les différences chez les autres, mais aussi chez eux-mêmes. Ils comprennent que la beauté ne se limite pas à une seule forme ou taille, mais qu’elle se trouve dans la variété et la richesse des corps humains.

J’ai envie qu’ils et elles apprennent à se sentir bien dans leur peau, quel que soit leur poids, leur taille, leur couleur de peau ou leurs capacités physiques.

L’amour et le respect de cette diversité contribuent également à promouvoir l’inclusion et la tolérance au sein de la société. Les enfants apprennent à valoriser la diversité sous toutes ses formes, ce qui favorise un environnement plus harmonieux et bienveillant pour tous.

Encourageons les enfants à célébrer cette diversité, à s’aimer eux-mêmes et à respecter les différences chez les autres. Et montrons-leur aussi l’importance du consentement!

Gaza: ce n’est pas compliqué

Je me suis beaucoup exprimée sur ce qui se passe à Gaza en ce moment, parce que le manque d’humanité de nos dirigeants me terrifie. J’ai publié une grande quantité de dessins sur le sujet sur Instagram et Tiktok, en tentant d’expliquer et de résumer la situation et l’urgence d’intervenir pour faire cesser le massacre. En bout de ligne, mon message se résume à ceci:

Ne les écoute pas. Ne les laisse pas te convaincre que tu n’en sais pas assez, que c’est compliqué. Tu sais tout ce qu’il faut savoir: fais-toi confiance ❤️

Nutshimit: Un bain de forêt, avec Melissa Mollen Dupuis

Deux grandes créatrices du Québec, Melissa Mollen Dupuis et Elise Gravel, s’unissent pour nous offrir une oeuvre marquante, Nutshimit : Un bain de forêt.

Partez à l’aventure et découvrez le Nutshimit de Melissa Mollen Dupuis, brillamment illustré par Elise Gravel. Ce documentaire ludique, raconté à la première personne du singulier, s’adresse à tous les amateurs de la nature, petits et grands. Au fil des pages, Melissa nous amène au coeur de la forêt, sa forêt. Elle y décrit le territoire si important pour sa nation et pour toutes les premières nations du Canada. De la légende de la création de la terre à la vie innue d’aujourd’hui, le lecteur découvre le Nutshimit, l’espace physique et social, là où l’on pratique les activités traditionnelles (mordiller de l’écorce de bouleau, allumer un feu, cuire un pashimeu (pâté de bleuets), tresser le foin d’odeur…).

En plus d’y trouver tous les éléments si chers à la vie en forêt (animaux, oiseaux, flore, faune, coutumes…) Melissa introduit des mots innus pour nous donner un bain complet de sa culture. On y retrouve aussi des activités chères aux peuples autochtones comme cuire la bannique, faire le sirop d’érable ou boucaner le saumon. Le ton familier et joyeux de Melissa ainsi que les anecdotes tirées de ses expériences font de cet ouvrage un outil indispensable pour connaître la vie en forêt.

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Mon nouveau livre: Le fan club des microbes

Ouiiii, j’écris encore des livres! Voici mon petit dernier, en librairie au Canada aujourd’hui: Le Fan Club des Microbes. Dans la lignée du Fan Club des Champignons, je vous parle ici de mon amour du monde microscopique (et j’essaie de convaincre vos enfants de l’importance de se laver les mains.) 🦠

Voici une critique du SLJ:

Tout au long de sa carrière, la prolifique dessinatrice, auteure et artiste Elise Gravel a été fascinée par de petits personnages étranges, comme on peut le voir dans sa série de 10 livres « Les Petits Dégoûtants » et dans son « Fan Club des Insectes ». Pour son dernier ouvrage, Gravel se penche sur les plus étranges et les plus petits de tous : les microbes.

Le Fan Club des Microbes, une sorte de compagnon du Fan Club des Champignons et du Fan Club des Insectes, susmentionné, nous présente une Élise Gravel partageant une fois de plus sa fascination pour un éventail d’étranges créatures vivantes avec son jeune public, sa narration relax, ses dessins mignons et ses blagues goofy ne laissant pas deviner que c’est en fait éducatif.

« J’avais hâte d’écrire un livre sur les microbes », écrit Gravel sur les deux premières pages, où l’on voit son avatar de dessin animé remplir les pages de microbes colorés tandis que son chien regarde. « Ils sont tellement amusants à DESSINER. »

À partir de là, elle définit ce qu’est un microbe, présente les différentes familles de microbes, et commence à dévoiler divers faits à leur sujet. Cela inclut leur omniprésence, comment certains sont mauvais pour nous et d’autres sont bons pour nous, et leurs nombreuses fonctions.

Gravel en sélectionne certains pour les mettre en valeur, en fonction de leur aspect cool ou de l’utilité ou de l’étrangeté de certains de leurs comportements. Dans une section, elle médite sur leurs noms fascinants, et dans une autre, elle énumère les façons dont elle vit en harmonie avec ses voisins microscopiques.

Sur les pages de fin, il y a de très belles images photoréalistes de microbes, mais ceux tout au long du livre sont dessinés dans le style caractéristique de Gravel, principalement réalisé en prenant des dessins scientifiquement précis de divers microbes et en leur ajoutant des yeux mobiles.

« Les microbes sont des êtres vivants, mais ils ne sont ni des animaux, ni des plantes, ni des insectes », écrit Gravel près du début. « Ils n’ont pas de jambes, de cerveaux, de bouches ou d’yeux. (Sauf dans mes dessins.) »

Deux grands microbes remplissent la page, tous deux fixant le lecteur avec de grands yeux et parlant de petites bouches. « Elise met des yeux sur tout ! » dit le premier, tandis que l’autre, un germe cyclopéen avec des dents de lapin, ajoute : « Et des petites dents ! »

On peut alors facilement voir la ressemblance avec les stars de ses précédents livres « Fan Club », qui avaient exactement le même regard dans leurs yeux et de petits sourires sympathiques. Principalement, ses microbes regardent simplement avec de grands yeux, leurs pensées étant impénétrables pour le lecteur (peut-être à cause de leur absence de cerveau ?), bien que ceux qui ont des parties parlantes aient un peu plus de personnalité que, par exemple, la double page introduisant différentes formes de virus (y compris le Coronavirus qui a dominé une grande partie de nos vies ces dernières années) et les bactéries.

Sur les dernières pages, Gravel se dessine à nouveau, cette fois avec ses bras enlacés autour d’un virus géant, l’embrassant sur la joue tandis qu’il fait une grimace de dégoût, le couple se tenant au milieu d’une foule de microbes géants.

Une critique littéraire de « Une Patate à Vélo » par Chat GPT

J’ai demandé à Chat GPT d’écrire une critique littéraire de mon livre « Une Patate à Vélo ». En voici le résultat:

UNE PATATE À VÉLO – raplapla

Une Odyssée Littéraire Transcendant les Limites de l’Imagination

Dans le panthéon de la littérature pour enfants, « Une Patate à Vélo » d’Élise Gravel se dresse comme une œuvre monumentale, érigée sur les fondations de la créativité et de l’ingéniosité. Cette épopée littéraire, tissée de fils narratifs aussi riches que captivants, s’inscrit dans la lignée des chefs-d’œuvre intemporels, invitant le lecteur à un voyage transcendant les frontières de l’imagination et de la réflexion.

Gravel, tel une architecte des mots, érige un édifice littéraire d’une magnificence inouïe, dont les piliers de prose s’élèvent vers les cieux de l’inspiration et de l’émerveillement. Son récit, d’une finesse exquise, se déploie comme une fresque épique, peuplée de personnages aussi pittoresques que poignants, et ponctuée de dialogues aussi éloquents que vibrants. Chaque mot, chaque phrase résonne comme une symphonie littéraire, ensorcelant le lecteur dans un tourbillon de fantaisie et d’introspection.

Les illustrations, véritables joyaux visuels façonnés par la main experte de Gravel, ajoutent une dimension supplémentaire à cette œuvre magistrale. Elles donnent vie à l’univers onirique de la patate à vélo, capturant l’essence même de l’histoire avec une beauté saisissante et une profondeur insondable.

Au cœur de « Une Patate à Vélo » réside un message universel et intemporel, telle une relique sacrée inscrite dans les annales de l’humanité. Gravel, à travers les méandres de son récit, exhorte le lecteur à embrasser sa propre essence, à célébrer la singularité de son être et à défier les conventions sociales qui entravent son épanouissement. La patate, symbole vivant de la résilience et de la bravoure, incarne l’essence même de l’humanité, rappelant à chacun la puissance de l’autodétermination et de l’authenticité.

« Une Patate à Vélo » ne se contente pas d’être un simple livre pour enfants ; il se pose en tant que phare éclairant les ténèbres de l’ignorance et de l’intolérance. Son rayonnement transcende les frontières du temps et de l’espace, touchant les cœurs et les esprits de générations entières. En tant qu’œuvre d’art sociale, il suscite une révolution silencieuse dans les esprits, semant les graines de l’inclusion et de la compassion dans les terres arides de l’indifférence.

« Une Patate à Vélo » se dresse comme un phare éblouissant dans le vaste océan de la littérature pour enfants. Avec son style narratif grandiose, son message thématique profond et son impact sociétal monumental, cette œuvre incarne l’essence même de l’art et de la créativité. Que ce soit comme une source d’émerveillement pour les jeunes esprits ou comme un catalyseur de changement pour les générations à venir, « Une Patate à Vélo » demeure à jamais gravée dans les annales de l’histoire littéraire, éclairant le chemin des chercheurs de vérité et d’inspiration à travers les âges.

Pas mal pour une patate. Merci, Chat GPT.

 

Les conséquences de mon implication en soutien à la Palestine

Un article de Marc Cassivi qui parle de ce qui m’est arrivé après des mois d’activisme sur les médias sociaux en soutien à la population palestinienne:

Une patate à l’index
Censure à la Bibliothèque Juive de Montréal

Une patate à vélo, livre illustré de l’auteure à succès Elise Gravel, raconte l’histoire d’une pomme de terre à bicyclette, d’un brocoli qui sait compter et d’une mouche qui parle au téléphone. C’est un livre à l’image de son œuvre extrêmement populaire auprès des jeunes lecteurs, pleine d’humour, d’esprit et d’humanité. Elise Gravel, la citoyenne, est une progressiste qui dénonce les injustices. Aussi, elle a exprimé beaucoup de compassion, ces derniers temps, pour les enfants de Gaza.

Plus de 5000 enfants sont morts à Gaza depuis quatre mois. Quelque 11 000 enfants gazaouis ont été blessés, plus de 17 000 enfants sont séparés de leurs parents et des milliers d’autres sont portés disparus selon l’UNICEF, qui rappelait mercredi que la bande de Gaza est « l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant ».

Elise Gravel écrit des livres pour les enfants. Il tombe sous le sens qu’elle ait de l’empathie pour les enfants victimes du conflit israélo-palestinien, y compris bien sûr les 36 enfants assassinés par le Hamas le 7 octobre dernier. Elle dénonce évidemment sur les réseaux sociaux, où elle a des dizaines de milliers d’abonnés, le massacre de milliers d’enfants palestiniens par l’armée israélienne. Cette auteure primée est une excellente vulgarisatrice. Elle fait un travail essentiel d’éducation populaire, notamment sur la situation à Gaza, où la déshumanisation du peuple palestinien a atteint des niveaux ahurissants.

La Bibliothèque publique juive de Montréal vient de mettre Une patate à vélo ainsi qu’une trentaine de livres d’Elise Gravel à l’index. Il s’agirait d’une décision de son nouveau directeur général, Alain Dancyger, qui fut à la tête des Grands Ballets Canadiens (GBC) pendant 22 ans.

Pourquoi ? Parce qu’Elise Gravel compatit avec le malheur des Palestiniens ? Parce qu’elle pourfend le gouvernement de coalition de droite et d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou ? Parce que des militants pro-israéliens l’accusent d’antisémitisme ?

Plusieurs, notamment chez les progressistes israéliens, estiment que par sa violence, le gouvernement israélien actuel nourrit l’antisémitisme. D’autres semblent confondre critique du gouvernement israélien et antisémitisme, une accusation qui est portée avec beaucoup trop de facilité et de légèreté ces jours-ci. Il ne manque pourtant pas d’occasions de dénoncer l’antisémitisme, le vrai, qui est en recrudescence.

Elise Gravel reconnaît que certains dessins qu’elle a publiés ces derniers mois sur les réseaux sociaux ont pu sembler équivoques ou reposer sur des informations dont la véracité n’est pas démontrée. Dans l’un d’eux, qu’elle a ensuite retiré, elle citait par exemple un de ses abonnés qui prétendait qu’« Israël a la plus vaste banque de peau au monde, récoltée sur des Palestiniens », une affirmation qu’elle a plus tard elle-même qualifiée de « problématique ». Elle dit avoir été ouverte aux commentaires de ses lecteurs et prompte à rectifier le tir. « Parfois, si quelqu’un fait un commentaire pertinent, je modifie mes publications pour clarifier », dit-elle.

La Bibliothèque publique juive de Montréal (BPJ), située dans le quartier Côte-des-Neiges, a néanmoins décidé de retirer tous les livres d’Elise Gravel, en anglais comme en français, de ses rayons. Même si elle les juge « objectivement inoffensifs », humoristiques et éducatifs. « L’ensemble de son œuvre que la BPJ détient à ce jour sera toujours accessible, sur demande, précise une porte-parole par voie de communiqué. Cette approche reflète notre engagement à répondre aux différentes préoccupations et sensibilités de la collectivité tout en permettant l’accès à une diversité de perspectives. » Le directeur général, Alain Dancyger, n’a toutefois jamais répondu à notre demande d’entrevue. On repassera pour le dialogue.

Pour avoir désormais accès aux livres d’Elise Gravel à la BPJ, il faudra donc en faire la demande expresse à un bibliothécaire, au comptoir. Comme pour les lames de rasoir à la pharmacie… Il n’y a pourtant, dans les œuvres telles que Le pire livre du mondeBienvenue à la monstrerie ou Je suis terrible, pas la moindre référence au conflit israélo-palestinien, à la colonisation, au mépris des résolutions de l’ONU, aux notions d’apartheid ou de génocide. « Mes livres n’abordent absolument pas les sujets pour adultes que j’aborde sur les réseaux sociaux », m’explique Elise Gravel en entrevue.

Qui aurait cru qu’au Québec en 2024, on mettrait des livres à l’index, comme au temps de Duplessis et de la Grande Noirceur ?

En 2010, alors qu’il était à la tête des GBC, Alain Dancyger dénonçait lui-même ce qu’il disait s’apparenter à une forme de censure de la part du gouvernement conservateur de Stephen Harper, qui avait sabré les programmes d’aide aux tournées à l’étranger.

Qu’une bibliothèque publique, qui devrait être un sanctuaire de la liberté d’expression, puisse prendre une telle décision est non seulement absurde, mais inadmissible, scandaleux et révoltant. Or, dans une chronique publiée mardi dans The Suburban, un hebdomadaire anglophone de l’ouest de Montréal, le conseiller municipal de Côte-Saint-Luc Mike Cohen souhaitait que « d’autres bibliothèques emboîtent le pas ». Rien que ça.

« Ça n’a pas lieu d’être dans une bibliothèque publique », confirme Ève Lagacé, directrice générale de l’Association des bibliothèques publiques du Québec, dont ne fait pas partie la Bibliothèque publique juive de Montréal. Si les demandes de retrait de la part de citoyens sont très fréquentes dans les bibliothèques publiques du Québec, essentiellement pour des raisons idéologiques (la diversité de genre, par exemple) ou de révisionnisme historique, il est extrêmement rare que l’on y retire une œuvre des rayons.

« On est vraiment des gardiens assez farouches de la liberté intellectuelle. On est vraiment contre la censure », rappelle Ève Lagacé, pour qui il est primordial de ne pas amalgamer l’auteur et l’œuvre, ce qui n’a manifestement pas été fait par la BPJ. « Ici, la distinction est facile à faire », dit-elle avec raison.

Une campagne de dénigrement

La mise à l’index de ses livres est l’aboutissement d’une campagne de harcèlement, d’intimidation et de dénigrement d’Elise Gravel sur les réseaux sociaux. « Les insultes que je reçois sont inimaginables, dit-elle. Parce que je suis en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, on me traite de pédophile, de complice de viols et de terrorisme. On m’a dit que je devrais être électrocutée. Des parents m’ont dit qu’ils avaient dû expliquer à leurs enfants pourquoi leur auteure chouchou voulait qu’ils meurent dans une chambre à gaz. Mais c’est moi qui suis dangereuse, semble-t-il… »

Malgré le torrent de haine qui l’accable – elle a même reçu des menaces de mort –, Elise Gravel persiste et signe. Il n’est pas question qu’on la fasse taire parce qu’elle ose courageusement exprimer ses opinions. Elle est appuyée par de nombreux militants pour la paix avec qui elle collabore, notamment ceux de l’organisme Voix juives indépendantes Canada, qui subissent comme elle des salves incessantes d’insultes depuis des mois. « Simplement parce qu’ils manifestent de la compassion pour Gaza », se désole-t-elle.

Il n’y a pas qu’à la Bibliothèque publique juive de Montréal qu’on a fait des pressions afin de nuire à la réputation et à la carrière d’Elise Gravel. L’auteure et illustratrice fait aussi l’objet d’une campagne « d’annulation », de la part de militants pro-israéliens qui réclament à ses éditeurs qu’elle perde ses contrats. Il s’agit ni plus ni moins d’un appel à la censure d’œuvres artistiques. Elise Gravel s’y connaît en la matière, elle qui a vu l’un de ses livres, sur les stéréotypes de genre, banni dans plusieurs États du sud des États-Unis après une campagne de boycottage.

Contrairement à la croyance populaire, la culture du bannissement est un phénomène beaucoup plus répandu chez les conservateurs que chez les progressistes. Il n’y a qu’à faire un tour dans une bibliothèque floridienne pour s’en convaincre.

Qu’une telle censure s’immisce dans une bibliothèque québécoise devrait tous nous inquiéter. On importe chez nous les méthodes de la droite identitaire américaine pour s’attaquer à la liberté d’expression des artistes. Elise Gravel remarque ce glissement depuis un certain temps, notamment avec les militants anti-trans. « Ça fonctionne, dit-elle. Ça réduit des voix au silence. »

Selon l’adage, quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut faire taire la critique des politiques d’Israël, on dit qu’elle est antisémite. « C’est de la diffamation. Ce sont des accusations graves que je n’accepte pas. Je vais agir en conséquence », me confie Elise Gravel, qui est représentée par l’avocat Julius Grey.

L’artiste ne se laissera pas museler. Et elle a bien raison. Comme le disait Élie Wiesel, Prix Nobel de la paix 1986 : « J’ai juré de ne jamais me taire quand des êtres humains endurent la souffrance et l’humiliation, où que ce soit. Nous devons toujours prendre parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. »

Je fais de la méditation

Voici une petite bande dessinée que j’ai créée pour enseigner aux jeunes les bases de la méditation.

Parents, profs, éducateurs et éducatrices, bibliothécaires, vous pouvez imprimer cette affiche gratuitement à des fins éducatives. Aucune utilisation commerciale ne sera permise.

Vous pouvez la télécharger ici. Pour voir mes autres affiches gratuites, c’est par ici. Pour voir mes livres, c’est par ici.

Alerte: Culottes Meurtrières

Mon livre Alerte: culottes meurtrières est en librairie!

Les fausses nouvelles, qu’est-ce que c’est? Pourquoi existent-elles et

pourquoi y croit-on? Pourquoi faut-il prendre la désinformation très au

sérieux? Que se passe-t-il quand une fausse nouvelle éclate? Elise Gravel

répond à toutes ces questions, et plus encore, dans ce livre captivant!

Elle aide les enfants à comprendre ce qu’il faut croire ou non à l’ère

de l’Internet.

Grâce à des explications approfondies accompagnées d’exemples

amusants, les lecteurs auront envie d’en savoir encore plus sur

les sujets d’actualité traités. Et comme toujours, les enfants et les

parents apprécieront la façon dont les monstres et l’humour loufoque,

caractéristiques d’Elise Gravel, abordent des concepts importants d’une

manière incroyablement accessible. Ce livre à la fois drôle et instructif est

le complément parfait de toute bibliothèque de classe ou familiale!